Une étude suédoise sur les émissions de gaz à effet de serre provenant de la production et du transport de tomates et de carottes a montré qu'il est préférable d'importer des tomates d'Espagne que de les produire en Suède. Mais pour les carottes, il valait mieux les produire localement.
L'agriculture locale n'est pas une panacée écologique : c'est aussi une contrainte à la production alimentaire dans des conditions environnementales pas forcément favorables, et parfois dans des écosystèmes fragiles. Si le transport de nourriture est une source majeure d'émissions de gaz à effet de serre, alors la consommation locale en vaut clairement la peine.
Mais le transport des aliments de leur lieu de production à l'épicerie ne représente que 6 % des émissions du secteur agroalimentaire. Au lieu de cela, les ruminants, les engrais et la déforestation dominent les sources d'émissions de gaz à effet de serre dans l'industrie alimentaire.
L'agriculture indigène peut ralentir la réaffectation des cultures vers les terres où elles prospèrent tout en épargnant des zones critiques de biodiversité, une stratégie qui pourrait nourrir les humains tout en rendant à la nature près de la moitié des zones actuellement cultivées (hors pâturages).
Cependant, l'approche globale se justifie en termes de solidarité internationale. Avec l'épidémie de Covid, le nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde risque de doubler. Actuellement, de nombreuses régions ne peuvent pas satisfaire leurs besoins alimentaires à partir de l'agriculture locale, car d'autres régions dépendent de leurs exportations agricoles. Il vaudrait mieux rendre les liens d'interdépendance entre les nations plus unis que de les rompre pour l'autonomie alimentaire, de peur que l'autre ne les rompe d'abord.
Comme les populations aisées disposent de plus de ressources pour améliorer leurs pratiques agricoles et diversifier leurs approvisionnements, l'amélioration des conditions économiques est de loin plus favorable à la durabilité de l'agriculture. Ceci est encore étroitement lié à sa fabrication. Un retour à l'agriculture peut être préjudiciable à la vitalité écologique, sociale et économique de l'agriculture.
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